On entend parfois parler de volume ou de liquidité d’un titre. Bien entendu, il ne s’agit pas de remplir un récipient avec un quelconque liquide! Alors, de quoi parle-ton exactement? Que recouvrent ces notions de volume et de liquidité en Bourse? Et pourquoi est-il si important de les comprendre?
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Volume et liquidité en Bourse: définitions
Rappelons tout d’abord que la Bourse est un marché: certes, on n’y vend pas des légumes… Mais le fonctionnement est le même: pour qu’une transaction se fasse, il faut qu’un acheteur et un vendeur se rencontrent et s’accordent sur un prix.
En général, vous n’aurez aucune difficulté à trouver une contrepartie pour effectuer votre transaction à un prix proche du dernier cours coté. Mais, dans certains cas, ce sera plus difficile. Par exemple, si vous souhaitez investir sur le titre d’une toute petite entreprise, ou encore si vous souhaitez investir une somme importante. C’est là que les notions de volume et de liquidité prennent toute leur importance.
Le volume correspond au nombre total de titres échangés au cours d’une période. En général, on s’intéressera au volume quotidien, c’est-à-dire au nombre de titres échangés au cours d’une journée.
La liquidité découle (si j’ose dire 😃) directement du volume. On dira qu’un titre est liquide lorsque le volume sur ce titre est suffisant pour qu’on puisse l’acheter ou le vendre facilement. La plupart du temps, on évalue la liquidité d’une action en milliers (ou millions d’euros) échangés par jour. Cela signifie que, pour l’obtenir, on multiplie le nombre de titres échangés par la valeur de ce titre.
Par exemple, la liquidité d’une action valant 100€, dont le volume est de 1,000 titres échangés par jour, sera équivalente à celle d’une action valant 10€, avec 10,000 titres échangés par jour. Dans les deux cas, la liquidité sera de 100,000€ quotidiens.
Il n’y a pas de limite définie à partir de laquelle tout le monde s’accordera à dire qu’un titre est liquide en Bourse. Il y a donc une part de subjectivité dans l’appréciation de la liquidité. Un gros investisseur jugera parfois un titre illiquide, car il lui sera difficile d’investir. Mais ce même titre semblera peut-être liquide à un investisseur plus modeste.
Comment savoir si un titre est liquide?
Pour savoir si un titre est liquide, vous pouvez consulter le carnet d’ordres. Vous pouvez également consulter l’historique du cours: vous y trouverez non seulement des informations concernant le prix, mais également concernant le volume (cf exemple ci-dessous):
Cette copie d’écran présente le cours d’un titre sur les cinq derniers jours. On peut y lire en première ligne, sous la date, les cours de clôture de ce titre.
On y voit aussi, en dernière ligne, le nombre de titres échangés chaque jour. Dans cet exemple, le nombre de titres échangés chaque jour varie d’environ 3 à 4.5 millions. Il s’agit donc d’un titre liquide en Bourse, avec plus de 200M€ échangés chaque jour: TotalEnergies en l’occurrence.
Les graphiques historiques présentent aussi l’information concernant le volume de titres échangés, en règle générale.
Dans l’exemple ci-contre, le volume apparaît dans l’histogramme sous le graphique. Une barre verte correspond à un cours de clôture en hausse, une barre rouge à un cours de clôture en baisse. Le volume moyen est de l’ordre de 5 millions de titres. Il s’agit une nouvelle fois de TotalEnergies.
Le risque de liquidité en Bourse
Les décalages de cours
L’exemple suivant illustre ce qui peut se passer lorsqu’une valeur n’est pas liquide.
Visuellement, on voit clairement qu’il s’agit d’un titre illiquide. Entre 12h24 et 15h48, il ne s’est échangé aucun titre.
Et il aura suffi de deux achats de 50 titres chacun pour faire passer le cours de 40€ environ à 42.4€, soit 6% de hausse!
Le risque, ici, est bien sûr de payer trop cher lorsque vous souhaitez acheter le titre (car le volume à la vente est insuffisant). Inversement, lorsque vous voudrez vendre, rien ne permet de garantir que vous trouverez un acheteur prêt à payer un prix intéressant. Vous risquez au contraire de céder vos titres avec une décote.
Le spread
Le spread est une manière de mesurer le risque de liquidité sur un titre. Il s’agit de l’écart, généralement exprimé en pourcentage, entre la meilleure offre à la vente et à l’achat dans le carnet d’ordres.
Plus la liquidité est forte sur un titre, plus le spread sera faible. Cela signifie que vous pourrez effectuer une transaction à peu près au même prix, que votre ordre soit à l’achat ou à la vente.
Les facteurs qui influencent la liquidité
La liquidité dépend de plusieurs facteurs:
Liquidité et capitalisation boursière
L’un des principaux facteurs qui déterminent la liquidité est la capitalisation boursière d’un titre, c’est à dire la valeur de l’entreprise en Bourse. Plus la taille d’une entreprise est importante, plus son titre sera liquide, en général.
Ainsi, les valeurs du CAC40 seront généralement les plus liquides. A l’inverse, les titres les moins liquides seront ceux d’entreprises de plus petite taille. On en trouvera davantage sur des marchés comme Euronext Growth ou Euronext Access.
Le flottant
Encore une métaphore empruntée au champ lexical des fluides…
Le flottant correspond à la part du capital de l’entreprise qui est réellement disponible pour les échanges sur le marché. Ainsi, le flottant ne prend pas en compte la part du capital détenue par les actionnaires de long terme1Il peut s’agir des familles fondatrices de l’entreprise, de la maison-mère, pour une filiale cotée, ou même de fonds d’investissement, dans certains cas….
Ainsi, il ne sera pas surprenant pour un titre dont le flottant est de 100% d’avoir une liquidité équivalente à celle d’une entreprise dont la capitalisation est 10 fois supérieure, mais dont le flottant n’est que de 10%.
Le prix d’une action
Dans certains cas, le prix d’une seule action est tellement élevé qu’il est difficile d’en acquérir. Cela freine alors les échanges, et, par voie de conséquence, restreint la liquidité.
Un exemple souvent cité est celui de Berkshire Hattaway, la société d’investissement de Warren Buffet, dont le cours est de plus de 500,000$ à l’heure où j’écris ces lignes. A ce niveau de prix, il est difficile pour la plupart des particuliers d’acquérir ne serait-ce qu’un titre!
Pour éviter cette situation, beaucoup d’entreprises choisissent de diviser le nominal de leur titre (on parle aussi de split). L’opération est neutre pour l’actionnaire existant. Par exemple, si l’entreprise multiplie par deux le nombre d’actions, chacune d’entre elles vaudra deux fois moins.
A l’inverse, le prix d’une action est parfois si faible qu’il attire des investisseurs à la recherche d’un profit à très court terme (day-trading). Cela arrive notamment avec les actions dont le cours vaut moins d’un euro, qu’on appelle les penny stocks. Ainsi, le volume sur les penny stocks est souvent élevé au regard de leur capitalisation boursière.
La volatilité
Les titres les plus volatiles sont souvent aussi les plus liquides.
On dit d’un titre qu’il est volatile lorsqu’il enregistre de fortes variations. La volatilité engendre généralement un volume élevé en Bourse: les variations de cours importantes attirent l’attention de certains investisseurs.
Les modes
La Bourse aussi est sujette aux modes. Il arrive qu’elle s’enflamme, à tort ou à raison, pour telle ou telle idée. Certains secteurs apparaissent parfois particulièrement prometteurs. Ils attirent de nombreux investisseurs. Le volume des titres concernés augmente alors, parfois dans des proportions importantes.
L’actualité
De même, il arrive que certains titres soient sous les feux des projecteurs en raison d’une actualité fournie. Leur volume en Bourse s’en ressentira. A l’inverse, les entreprises qui communiquent trop peu risquent de tomber dans un relatif oubli et de voir la liquidité de leur titre en souffrir.
Les contrats de liquidité
Afin d’assurer une liquidité suffisante à leur titre en Bourse, certaines entreprises cotées concluent des contrats de liquidité avec un établissement financier. Ce dernier jouera alors le rôle de contrepartie, à l’achat ou à la vente, pour éviter les décalages de cours. Un rôle limité à celui d’intermédiaire: il devra s’efforcer de ne pas influencer le cours, à la hausse ou à la baisse.
Conclusion
La liquidité d’un titre en Bourse correspond aux capitaux échangés sur ce titre au cours d’une période. On la calcule en multipliant le volume – c’est-à-dire le nombre de titres échangés – par le cours de l’action. Il s’agit d’un élément particulièrement important dans certaines situations. En effet, même des ordres d’un faible montant peuvent provoquer des décalages de cours sur les titres les moins liquides. Un investisseur court alors le risque, s’il n’y prête pas attention, d’acheter le titre à un cours beaucoup plus élevé , ou de le vendre à un cours significativement inférieur au cours actuel.
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